"Tu veux un manga triste ? Regarde le Tombeau des Lucioles, tout le monde meurt."

Un film réaliste d'une rare cruauté. Cruauté dans le sens où le spectateur suit une histoire triste inspirée de faits réels, ce qui rends le récit encore plus terrible. Et le coup de bâton qui revient à la fin du film, lorsque l'on sait ce qui se trouvait dans la boite de bonbons est tout simplement atroce.
Isao Takahata, en partenariat avec le Studio Ghibli pour l'animation, a créé ici un film comme il n'y en aura peut-être jamais d'autres, et confirmera d'ailleurs son génie en 2014 avec le Conte de la Princesse Kaguya.
Le tombeau des lucioles, c'est l'histoire de deux vies gâchées. De l'horreur de la guerre et de ses conséquences, qui paraissant lointaines et inoffensives, viennent harceler avec force le spectateur, en lui faisant découvrir cette enfance qui va tragiquement se terminer, dans l'indifférence la plus totale.
C'est un film émouvant, drôle aussi, mais très mélancholique, empreint en permanence de tristesse, qui sous son titre énigmatique, arrachera de sa poitrine votre coeur, pour peu que vous en ayiez un.
C'est par sa dure réalité que le film frappe le plus fort, et l'émotion est à son paroxysme vers la fin du film, prenant au dépourvu, bien que déjà le début déroutant du film mettait l'accent sur la conclusion logique de l'histoire, la mort de Seita, le "héros".
Il s'agit d'un de ces longs métrages qui feront prendre conscience au public occidental que l'animation n'est pas faite que pour compter des histoires légères et joyeuses, ou uniquement destinées aux enfants, et donne une claque aux à priori et idées reçues sur les films d'animation. Nombreux auront suivi par la suite, comme la Princesse et le Pilote, Le vent se lève, ou encore The Garden Of Words.
Enfin, l'émotion se dégageant de la bande son ainsi que les dessins qui comme dit précédemment ne vieillissent pas, en font un chef d'oeuvre délivrant un message intemporel sur la guerre et ses conséquences, mais également un témoignage à ne pas oublier, à ne jamais oublier.
20/20.

Note: si vous souhaitez découvrir d'autres "témoignages" sur la guerre au japon, vous pouvez lire "opération mort" (lien à venir) ou regarder "lettres d'iwo jima" (lien à venir)