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NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: No Name Ven 28 Nov - 19:15 | |
| Bonjour bonjour ! Avec toute cette nouvelle vague de gratteux (et grateusse) de papier, j'ai eut envie de donner un aperçut de ma prochaine nouvelle. Ne vous attendez pas à quelque chose de long, c'est une paragraphe juste pour une petite mise en bouche et éventuellement recueillir des appréciations (pour me motiver à la finir) ou commentaires constructifs quand au début de cette nouvelle œuvre *.* (ou pas...). J'ai écrit un peu plus mais je ne le dévoilerais pas, faut pas que j'en dise trop non plus =D Pour le moment, la nouvelle n'a pas de nom (d'où le No Name...), j'éditerais l'article quand je l'aurais fini pour éviter d'avoir un deuxième post dessus ^^ EDIT : J'ai enfin fini la nouvelle ! Je vous la poste mais n'y mets pas de nom, je n'en ai pas encore trouvé. Cette fois-ci plus que les autres, je vous demande votre avis et votre ressenti sur cette histoire. La fin me laisse perplexe car j'ai pas l'impression de parvenir à faire passer le message que je voudrais. J'ai donc besoin de savoir si mon impression est justifiée ou pas ! Merci beaucoup d'avance, j'espère que vous apprécierez =3 Enjoy ! - Spoiler:
? Le battement de son cœur résonnait dans le noir le plus total. Des bruits sourds venaient accompagner de temps en temps ce tambourinement doux et régulier, brisant ainsi le silence qui l'entourait. Elle avançait sur un sentier battu. L'obscurité ne l'empêchait pas d'avancer, elle avait déjà pris ce chemin des dizaines de fois. Elle le connaissait par cœur, elle avait beau y passer, rien ne changeait, pas la moindre pierre, pas le plus petit branchage n'était déplacé. Chaque grain de poussière restait consciencieusement à sa place malgré ses pas qui déformaient le sol sur son passage. Abby touchait enfin au but. La broussaille alentour désépaississait à vue d'œil, et le remugle de l'eau se fit entendre. La lune se reflétait sur la surface du lac, lui permettant d'y voir un peu plus clair. Ses pieds pénétrèrent dans l'eau. Elle avait attendu ce moment toute la journée. Elle s'arrêta un instant, lorsque l'eau atteignit ses clavicules, elle prit une grande inspiration et elle se jeta le plus loin possible. Sa tête s'immergea, ses oreilles se bouchèrent, et ses yeux se fermèrent instinctivement. Abby tenta comme à son habitude de rester ainsi le plus longtemps possible, empêchant ses membres de se mobiliser pour la maintenir à la surface. Sa longue chevelure brune et bouclée flottait à la surface de l'eau qui n'était troublée que par la remontée de bulles de plus en plus petites. Son cœur tambourinait d'autant plus que le manque d'oxygène se fit sentir. Elle se laissa couler, ses poumons réclamant de l'air ne l'obligeraient pas à remonter. Cette sensation de s'étouffer, l'adrénaline libérée par son cerveau circulant librement dans son corps. Elle aimait trop ça pour y mettre fin maintenant. Elle coulait, lentement, sereinement. Plus aucune bulle ne venait perturber la douceur de l'eau, elle n'avait plus d'air à évacuer. Alors que les ténébreuses profondeurs du lac lui tendaient les bras, une main attrapa le sien et la sortit des eaux troubles, encore une fois.
Abby ne vit qu'une seule chose lorsqu'elle refit surface dans sa baignoire : le visage de son petit frère en colère. Sa nudité ne semblait pas le perturber le moins du monde, après tout, ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait dans cette situation. Depuis qu'Abby était sortie de l'hôpital, elle n'avait eut de cesse de tenter de revivre cette expérience. Cette noyade qui avait été le moment le plus intense de toute sa vie. Son cœur avait battu la chamade tellement fort qu'elle avait eut l'impression qu'il allait exploser dans sa poitrine. Son sang, circulant à une vitesse hallucinante dans ses veines, avait distribué une dose d'adrénaline dans ses muscles tellement importante qu’elle les avait paralysés, occultant sa faculté à nager et donc ses chances de survie. La paralysie de ses membres n'avait contribué qu'à augmenter l'excitation qu'elle avait alors ressentie, l'approche d'une mort certaine ne l'avait pas effrayé. Pour dire vrai, Abby n'y avait pas même pensé une seconde. La sensation de couler, de tomber indéfiniment, toujours plus profond dans la noirceur de l'eau était l'apothéose. Elle avait senti les chaînes invisibles qui l'emprisonnaient dans ce monde se briser. Ses pieds s'étaient libérés de cette entrave. La jeune fille avait eut l'impression, pour une fois dans sa misérable vie, d'être enfin libre. L'eau avait enfin pénétré dans sa bouche et coulé le long de sa gorge, dans la trachée. Avant que le liquide n'atteigne ses poumons, l'adolescente s'était laissée emporter par le doux coma qui la convoitait depuis plusieurs minutes, sommeil qui lui avait promis de merveilleux rêves...
Lorsqu'elle s'était à nouveau réveillée, elle était allongée dans un lit d'hôpital, sa mère pleurait à son chevet. Quand on le lui avait demandé, Abby avait répondu qu'elle ne se souvenait pas de ce qu'elle était venue faire près de ce lac, elle y était c'est tout, elle était entrée dans l'eau, pour se rafraichir et c'est là que sa tête lui avait tourné. Ne parvenant plus à nager, elle avait coulé et s'était évanouie. Ses souvenirs étaient troubles, peu clair, comme s'ils n'étaient pas justes. Mais c'était ses souvenirs. La jeune fille n'était pas restée longtemps dans cet hôpital, mais dès sa sortie, ses parents la forcèrent à voir régulièrement un psychologue. C'est d'ailleurs grâce à ce vieux crouton qu'elle avait compris combien la sensation de frôler la mort l'avait exaltée. Depuis, l'adolescente avait fait de nombreuses tentatives de suicide, pas pour la mort elle-même, mais pour retrouver cette sensation qui l'avait prise aux tripes. Scarification, overdose, strangulation, Abby avait tout testé mais rien n'avait surpassé ou même égalé ce qu'elle avait ressenti ce jour là. La noyade restait ce qui s'en approchait le plus, c'est pourquoi elle avait débuté cette pratique dans sa baignoire. Elle se laissait glisser le long des parois après une longue inspiration et elle arrivait dans ce souvenir en noir et blanc. Elle se délectait de chaque seconde qui lui restait à passer dans cette réminiscence avant que son petit frère ne la sorte de sa torpeur, encore une fois. Malgré ses efforts, il manquait toujours ce je-ne-sais-quoi qui avait provoqué l'orgasme de la première fois...
Abby savait ce qui l'attendait à la sortie de la salle de bain, aussi ne se pressa-t-elle pas de se jeter dans le purgatoire. Peu de temps après que son frère l'ait laissé seule, elle se décida à évacuer la baignoire. Elle entoura sa serviette blanche autour de la poitrine et avança vers le miroir. La jeune fille essuya alors sa buée qui le recouvrait, un visage pâle s'affichait devant elle. Des cernes démontraient un manque de sommeil, depuis sa sortie de l'hôpital, ses nuits étaient agitées de cauchemars sans queue ni tête. Ces rêves ne duraient pas bien longtemps, cinq minutes tout au plus, mais lorsqu'Abby en sortait, il lui était impossible de retrouver le sommeil. Son apparence se dégradant de jour en jour et sa nouvelle lubie firent s'éloigner le peu d'ami qu'elle avait encore au lycée. En quelques semaines, elle était devenue "la suicidaire" à éviter, personne ne lui parlait plus ou lorsqu'on lui adressait la parole, c'était pour lui faire un sermon sur la valeur d'une vie, le sermon habituel déblatéré aux suicidaires en somme... Pressée par les appels de sa mère, l'adolescente se décida enfin à se rhabiller pour recevoir sa sentence. Abby descendit dans le salon en silence, s'installa face à ses parents avant de baisser la tête pour simuler des regrets quant à son acte dans la salle de bain. Alors que son père posa un regard vide sur elle, sa mère se mit à parler lentement, comme si elle avait peur que sa fille se sente agressée. Elle ne la sermonna pas mais tenta d'engager une conversation, lui demandant d'abord ce qui l'avait poussé à agir ainsi. Abby ne répondit pas, elle avait déjà tenté de s'expliquer plusieurs fois en vain, une fois de plus ne servirait à rien. L'adolescente laissa son aînée parler pendant plus d'un quart d'heure avant d'être enfin libérée. Pas de sanction, il n'y en avait plus depuis un moment. D'après son psychologue, cela ne ferait que la pousser un peu plus dans son mal-être engendrant une multiplication des tentatives. Ses parents avaient donc abandonné l'idée.
L'adolescente remonta enfin dans sa chambre, le seul endroit où elle se sentait encore bien en dehors de ce souvenir. Épuisée par les conversations solitaires de sa mère, le regard vide de son père sur elle, les remontrances de son petit frère, Abby se laissa tomber sur son lit. Depuis qu'elle avait cessé de se rendre en cours, la jeune fille pensait souvent, se posait des questions sur elle et sur le monde. Plus le temps passait et plus elle se sentait enchainée. Partout où elle regardait, elle ne voyait que barrières, barbelés et murs de béton. Abby voulait se libérer, quitter tout ça. Si seulement elle pouvait trouver le je-ne-sais quoi qu'il manquait à ses noyades dans la baignoire, elle pourrait surement y parvenir... Quel était-il ? Était-ce la froideur de l'eau de ce lac, l'entrée d'eau dans sa gorge ou alors le lieu en lui-même ? Plongée dans ses pensées, elle observait le balancement régulier de la trotteuse de sa pendule. 1… 2… 3… Tic ! Tac ! Tic ! Tac ! Il est 17 heures. Déjà ?! Abby se releva rapidement et attrapa son sac, elle avait justement rendez-vous avec son psychologue. Non pas qu’elle était pressée de retrouver ce vieux, elle ne voulait pas avoir encore une fois affaire avec le sermon sur l’importance d’être à l’heure à ses rendez-vous… La jeune fille descendit les marches deux à deux, claqua la porte d’entrée derrière elle et couru le plus vite possible dans la rue. Elle passa ensuite la porte du bâtiment de son psy, ne perdit pas de temps à appeler l’ascenseur et dévala les escaliers jusqu’au troisième étage. Abby arriva complètement essoufflée, mais juste à temps dans la salle d’attente. Elle eut à peine le temps de s’assoir dans un fauteuil que la porte s’ouvrit, laissant apparaître les cheveux grisonnant du docteur.
- Je t’en pris, installe toi, tu as l’habitude maintenant… commença-t-il. - ... - Tu es essoufflée. Tu as couru pour venir ici ? ... Tu n’as toujours pas envie de parler je vois. Tiens ! Il y a une dizaine de minute j’ai reçu un coup de fil… - Votre vie privé ne m’intéresse pas, comme la mienne ne vous intéresse pas non plus, acheva Abby - Bien justement, la tienne m’intéresse ! Bon, j’en étais où ? Ah oui, le coup de fil ! Et donc, c’était une mère affolée qui m’appelait. Sa fille venait encore une fois de tenter de se noyer… - Et que lui avez-vous répondu ? - Je lui ai dit que j’en parlerais avec sa fille lorsque j’aurais l’agréable occasion de la voir… Dis-moi, pourquoi continues-tu cette pratique ? Tu sais qu’elle inquiète ton entourage… - J’ai pas envie d’en parler… Lorsque je tente de m’expliquer, on me prend pour une folle, je ne suis pas folledingue ! - Je sais que tu n’es pas folle, sinon je t’aurais fait placer dans un hôpital ! Ah ah ah… Abby lança un regard noir vers le vieux, elle n’avait pas envie de plaisanter, et encore moins avec lui… - J’aime ce lieu… Celui où j’ai faillit me noyer, il est paisible, je m’y sens bien, alors j’y retourne quand je peux… - Si tu t’y sens si bien, pourquoi ne pas le chercher en vrai ? Cela serait bien moins dangereux et inquièterait surement moins ton entourage… Enfin bref, poursuivons où nous nous étions arrêté la semaine dernière… Alors… Voilà… Ta première année de collège ? Racontes moi…
Et la séance dura ainsi pendant une longue heure et demie. C’est exténuée qu’elle rentra chez elle. Sans même diner, elle rejoignit sa chambre. Elle déposa son sac et se jeta sur son lit pour s’enrouler dans sa couverture. C’était tellement confortable, elle pourrait y passer sa vie. Elle repensa aux événements de la journée, comme elle le faisait souvent le soir. Elle repassait sa journée sur ses paupières fermées, elle pouvait mettre pause ou bien faire une avance rapide sur les événements ne l’intéressant pas. C’était comme un film en DVD. C’était son film. Elle arriva au passage du psychologue, qui avait eut lieu il y a peu de temps. En général, ces passages elle ne les regardait pas. Mais cette fois, son ouïe avait été attirée par un bruit derrière sa porte. Une sorte de grattement. Sans prendre le temps d’accélérer son film, elle se leva pour aller ouvrir au chat puis retourna sur son lit pour le reprendre. C’était le moment où le vieux crouton lui demandait pourquoi ne cherchait-elle pas le lieu en vrai… Chercher le lieu ? Quel lieu ? Abby réfléchit deux minutes puis se releva d’une traite ! Mais oui ! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Si elle retrouvait ce lac, peut être découvrirait-elle aussi la nature du je-ne-sais-quoi qui lui manque tant. Elle s’endormit alors en pensant à la manière donc elle allait si prendre pour retrouver ce lieu, ce fut sa première nuit paisible depuis un long moment…
La lumière du jour filtrait à travers les lourds rideaux de sa chambre, l’éblouissant alors qu’elle venait tout juste d’ouvrir les yeux. Abby tira la couette sur sa tête pour se protéger, faisant tomber le chat, qui était lové à ses pieds. Pas plus contrarié que ça, le félin s’assit devant la porte d’entrée et miaula à plein poumon, forçant sa maitresse à se lever pour lui ouvrir. La jeune fille, après avoir refermé la porte regarda l’heure avant de se jeter sur le lit. Il était neuf heures… Une longue journée l’attendait encore. Elle constata alors que cette nuit, elle avait bien dormi. Pas une fois elle n’avait cauchemardé ni ne s’était réveillée en sueur. Cela la mit de bonne humeur, la jeune fille se dit que finalement, la journée pouvait ne pas être si mal ! Abby enfila sa robe de chambre et descendit dans la cuisine. Elle était seule, son frère était déjà à l’école et son père au travail. Mais où pouvait bien être sa mère ? Elle qui ne la laissait jamais seule à la maison. En se demandant si elle devait lui envoyer un message ou non, l’adolescente ouvrit le réfrigérateur, son estomac n’arrêtait pas de gronder, il fallait le faire taire. Frigo vide, elle était partie faire les courses… Abby fouilla alors les placards à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent mais n’y trouva rien d’appétissant. Elle se contenta finalement d’un bout de pain oublié sur la table la veille qu’elle emporta dans sa chambre.
C’est devant son ordinateur qui s’allumait qu’elle finit son en-cas et se débarrassa des miettes. Qu’allait-elle faire aujourd’hui ? Elle ouvrit les rideaux en tentant de trouver une réponse. La rue devant elle était calme. Les enfants à l’école et les parents au boulot, seuls quelques rares chômeurs et buissoneurs trainaient. Les yeux perdus dans le vague, elle revit le petit lac. Le remous des vagues résonna à ses oreilles. Le vent soufflait dans ses cheveux lâchés. Elle ferma les yeux et se vit tomber dans l’eau. Gris clair, gris foncé, noir… L’obscurité l’emportait. Tout était si doux ici qu’elle nageait dans le bonheur. Pas de parents anxieux, pas de camarades de classes moqueurs, pas de psychologue incompétent. Elle était terriblement seule et terriblement bien… Une secousse hypnique la sortie de sa transe et elle perdit l’équilibre, se rattrapant de justesse à son bureau. Son ordinateur était enfin allumé, il avait ouvert son logiciel de messagerie instantané et n’attendait plus qu’elle. Nul besoin de dire que ses seuls contacts se résumait à sa famille proche : son père, sa mère et son petit frère ; qu’elle avait tous bloqués. Auparavant, elle avait également deux ou trois camarades de classes, mais elle les avait rapidement supprimés après avoir arrêté d’aller en cours.
Bon, il fallait qu’elle commence ses recherches ! Par où commencer ? Abby n’avait pas le permis et ne voyageait qu’en bus, ainsi se dit-elle que ce petit lac devait se trouver à proximité d’un arrêt. Elle ouvrit alors une carte du réseau de transport en commun de sa ville ainsi qu'une carte topographique. Elle partit à la recherche de tous les points d’eau proches des arrêts de bus et en chercha des photos. Sa recherche ne fut pas très concluante, les points d’eau qu’elle trouvait se résumaient à quelques fontaines et mares dans des parcs, rien qui ne s’apparentait à un lac en somme. Elle se dit alors que pour trouver ce qu’elle cherchait elle devrait s’éloigner du centre ville. Peut être que les transports en commun régionaux donneraient de meilleurs résultats. Un petit aperçu du plan du réseau la convainc d’approfondir sa piste, de nombreuses lignes passaient dans des campagnes, des plaines, et près de points d’eau. Elle feuilleta les itinéraires de chaque bus. Les premières n’aboutirent pas, de la campagne et des petites villes seulement. La troisième ligne passait bien près d’un lac mais elle le connaissait bien, ses parents l’y avaient emmené de nombreuses fois quand elle était petite. Absorbée dans ses recherches, Abby n’entendit pas sa mère revenir des courses et l’appeler. L’adolescente eut un sursaut lorsque sa génitrice ouvrit la porte de sa chambre pour s’assurer que sa fille était bien là. Le ventre d’Abby se mit à grogner, le bout de pain n’avait pas réussi à le satisfaire et les placards étaient maintenant pleins. Elle décida alors de se préparer quelque chose avant de sortir : juste avant que sa mère n’entre, elle avait trouvé un petit lac près de la ligne 317. Il avait l’air peu fréquenté, peut être à cause de la végétation qui rendait son accès difficile.
L’eau bouillait et Abby y versa les pâtes. Elle doubla la dose en pensant à sa mère qui n’avait surement pas mangé. La jeune fille n’étant pas douée pour la cuisine, lorsque les macaronis furent cuits, elle se contenta de les égoutter et d’y ajouter une sauce déjà toute préparée. Elle appela sa mère et se mit à table sans l’attendre. Elle engloutit son repas et lorsqu’elle se leva pour mettre son assiette dans le lave-vaisselle, son aînée venait tout juste de s’assoir. Abby en profita pour l’avertir qu’elle sortait dans l’après midi. La mère se réjouit à l’idée que sa fille retourne enfin en cours, mais sa joie s’amoindrit quand elle comprit qu’il ne s’agissait pas de cela. L’ado remonta dans sa chambre pour imprimer un plan du lac ainsi que les horaires du bus. Elle enfila sa veste et des bottes puis partit sans dire un mot de plus. Le bruit alentour se faisait de plus en plus pesant à mesure qu’elle s’approchait du centre ville. Au chant des oiseaux s’ajoutèrent les voix de la foule qui se densifiait, les klaxons des voitures prises dans les bouchons, les instruments des sans domiciles qui tentaient de gagner trois sous pour survivre. Les palpitations de son cœur s’accélérèrent, la tension et le stress montaient en elle. Elle attrapa ses écouteurs dans la poche de sa veste et les déplia maladroitement. Pourquoi ses machins s’emmêlaient-ils toujours ? Elle dû presque s’arrêter pour défaire les nœuds mais y parvint tout de même après quelques minutes de bataille intense. Abby sortit son portable et y pluga le jack, la musique démarra. Le brouhaha de la rue fut remplacé par les claviers et sons électroniques qui résonnaient maintenant dans ses oreilles. La gare routière fit son apparition au bout de la rue. Elle distinguait à peine les chiffres derrières les bus, mais un retint son attention : 317 ! Il était déjà là ! La jeune fille se mit à courir pour l’attraper avant que le chauffeur ne démarre. Elle ne pouvait pas se permettre de le rater. La dernière personne passa la porte, le moteur se mit subitement à ronronner. A bout de souffle, Abby frappa à la fenêtre de la porte qui venait tout juste de se fermer, le conducteur se retourna et ouvra. Elle paya son ticket et le remercia avant d’aller s’installer.
Le voyage lui parut interminable. L’odeur des fauteuils et la chaleur lui étaient insupportables et elle arriva à destination juste au bon moment : une minute de plus et elle aurait eu droit à des pates à la bolognaise de nouveau. Plus ou moins remise de ses nausées, elle déplia la carte improvisée et prit la destination du lac recherché. Une petite pente la mena à un tas de broussaille qui avaient été autrefois un sentier. En y regardant bien, on pouvait encore apercevoir la terre qui avait servit de chemin. Il était maintenant impraticable en l’état, mais Abby n’avait pas l’intention d’abandonner. Elle força le passage, poussant les branches les plus grosses, dégageant les ronces les plus encombrantes et dangereuses pour son épiderme. Il y avait ça et là des toiles d’araignées abandonnées qu’elle arrachait avec une branche qu’elle avait ramassée. Le sol devenait plus souple sous ses pieds, plus sablonneux. La vue se dégageait peu à peu. Elle avait enfin atteint le rivage. Le doute s’installa alors, bien que cet endroit ressemblait à son souvenir, elle n’avait pas l’impression que c’était lui. Elle ne s’y sentait pas à l’aise. Etait-ce vraiment là ? Après tout, son souvenir était vague et n’importe quel bord de lac pouvait y ressembler. Abby chassa toutes ces idées de sa tête et se dit qu’il n’y avait qu’une seule façon de savoir. Elle ôta sa veste, ses chaussures puis elle jeta un œil autour d’elle. Peu de chance que quelqu’un débarque. Alors elle retira le reste de ses vêtement, si elle voulait rentrer chez elle, ça serait plus pratique en étant sèche. L’ado s’approcha de l’eau, y trempa ses pieds, elle était froide. Elle avança un peu plus et ne s’arrêta même pas lorsque l’eau eut atteint ses clavicules. Elle marchait toujours plus vers les profondeurs et quand elle n’eut plus pieds, elle nagea encore un peu plus loin pour pouvoir couler plus longtemps. Lorsqu’elle estima qu’elle était à une distance raisonnable de la rive elle prit une inspiration et immergea sa tête. Juste avant que ses yeux ne se ferment, elle cru voir une ombre sur le bord de l’eau, elle pria pour que celle-ci ne vienne pas la sauver.
Le bleu de l’eau se reflétait sur ses paupières fermées. D’autres couleurs telles que le jaune ou le vert tentaient de le chasser mais ce dernier persistait. Abby n’aimait pas ce bleu, elle préférait le noir de son souvenir. Le noir est la couleur la plus sombre, personne ne voit dans le noir, il n’y a plus de beau et de laid, plus de difformité, plus de mal, seulement l’imaginaire qui s’entend à l’infini. Pour y remédier, elle dégagea une grande quantité d’air de ses poumons, qui s’envola en une centaine de bulles vers la surface. Cela eut l’effet escompté et son corps s’enfonça un peu plus dans le lac, mais pas suffisamment pour que le noir ne l’entoure. Alors elle attendit. Ses muscles devenaient de plus en plus durs à retenir de bouger, elle se concentra au maximum. Pourquoi n’était-elle pas paralysée ? D’habitude, à ce stade, son cerveau libérait le surplus d’adrénaline qui tétanisait ses membres, qui la faisait se sentir bien. Mais là il ne se passait juste rien. Elle coulait mais aucune excitation, aucun plaisir. Elle s’ennuyait presque. Où était la libération qu’elle attendait ? Le je-ne-sais-quoi qu’elle recherchait ? Ses pieds se mirent à battre malgré elle. Elle ne parvenait plus à se retenir, et puis de toute façon, à quoi bon, elle ne ressentait même pas la jouissance qu’elle était venue chercher. Sa tête ressortit de l’eau en une grande bouffée d’air. Abby chercha du regard l’ombre qu’elle avait aperçut avant son immersion, elle ne pouvait pas sortir nue devant un inconnu. Il n’y avait personne. Elle nagea jusqu’à avoir pied. Lorsque l’eau eut atteint son bassin, elle essora ses cheveux lourds une première fois, puis une deuxième fois sur le rivage. Elle s’assit au soleil pour sécher avant d’enfiler ses vêtements et en profita pour réfléchir. Au vu du résultat obtenu, ce lac n’était pas le lieu qu’elle recherchait. Pourtant, il n’y en avait aucun autre dans la région qui ressemblait à son souvenir. Sa mémoire avait-elle été influencé par une image qu’elle aurait vu dans un magasine ou à la télévision ? Ce lac ne ressemblait peut être pas à ce qu’elle pensait ? Elle devait en avoir le cœur net, aussi décida-t-elle de chercher, dès son retour, des images de ce lac pour savoir s’il était extrait d’un quelconque média ou seulement le fruit de sa réminiscence.
Une bonne heure plus tard, son corps était sec et sa peau commençait même à se colorer. Sa chevelure ne coulait plus bien qu’elle fut encore mouillée. Abby décida qu’il était temps de rentrer. Elle avait encore de nombreuses heures de recherches probables à faire. Elle remit ses vêtements, souleva ses cheveux pour les sortir de son top et les laisser tomber sur sa veste. Ils avaient été en contact à peine quelques secondes avec son t-shirt que celui-ci était déjà trempé. Dieu que les cheveux bouclés sont longs à sécher… Elle n’essayait même pas d’imaginer la crinière qui allait se dessiner autour de son visage au fur et à mesure qu’ils sécheraient… Enfin, peu importe, elle avait bien d’autres choses plus importantes à penser. L’adolescente se mit en route vers la départementale à travers la végétation. Son premier passage facilitait grandement le retour. Elle dû remonter la première pente à quatre pattes. Elle avait les mains terreuses, elle les essuya sur son jean et s’avança vers l’arrêt de bus. Si elle en croyait les horaires, elle devrait attendre vingt longues minutes. Il n’y avait évidemment aucun banc en vue, aussi s’appuya-t-elle contre le poteau de l’arrêt puis sortit son portable pour écouter de la musique. Cinq appels en absence et trois messages, tous de sa mère. Devait-elle la rappeler ou attendre de rentrer pour subir ses foudres ? Sa mère ne supportait pas que sa fille ne réponde pas, « Si tu as un portable, c’est pour être joignable ! » disait-elle… Abby appela finalement, elle n’avait pas envie de passer une mauvaise soirée. Elle mentit en disant que son portable était en silencieux pour ne pas gêner les gens de la bibliothèque, sa mère la crû et fut rassurée. Elle ne subirait pas sa colère cette fois ci. L’ado lança son application musicale après avoir raccroché et trois musiques plus tard le bus était là. La chaleur était moins insupportable qu’à l’aller. Abby ferma les yeux et ne les ré-ouvrit qu’à destination.
Enfin de retour chez elle, elle s’affala sur son lit et repensa à sa sortie. Elle était, malgré son échec, de bonne humeur. Peut être était-il vrai que le soleil rend heureux ? Cette idée la fit rire alors qu’elle s’installait sur son ordinateur. La porte de sa chambre s’entrebâilla. Le chat avait senti qu’elle était mal fermée et en avait profité pour la pousser et s’inviter. Il s’installa sur ses genoux en ronronnant pour dormir. Abby le caressa quelques minutes puis reprit ses recherches. Son objectif était de déterminer si l’image de son souvenir était réelle ou non. Elle se dit que la meilleure façon de procéder serait de décrire en quelques mots le lac qu’elle recherchait. Elle tapa les mots clefs sur son moteur de recherche et feuilleta une à une les images. Quelques unes ressemblaient vaguement à son lieu mais ne l’était pas. Le plus proche qu’elle trouva fut un tableau et des dessins, rien de bien réel. Lorsqu’elle eut tout fini, elle s’attaqua au deuxième moteur de recherche le plus populaire. La plupart des photos étaient les mêmes que sur le premier, il n’y en avait que quatre ou cinq de nouvelles, qui ne ressemblaient en aucun point à ce qu’elle cherchait. Sa mère l’appela pour le repas, il était déjà 19h. Cela faisait plus de trois heures qu’elle recherchait le lac sans succès. Elle abandonna son pc pour recharger ses batteries et trouver une idée pour la suite. Le repas fut des plus calmes et des plus rapides. Abby avait tout fait pour éluder sa sortie de l’après midi, elle n’avait pas encore envie de mentir, et ce fut un succès. Après le dessert, elle remonta dans sa chambre. Elle avait eu une idée ! Elle aurait beaucoup de mal à trouver ce lac en cherchant seule, mais si elle exposait sa recherche sur un forum, des nombreux internautes pourraient lui lancer des pistes. Peut être même qu’un ou deux connaitraient cet endroit et pourraient lui dire où il se trouve ! Elle partit alors à la recherche d’un forum où poser sa question. Elle expliqua qu’elle rêvait régulièrement d’un lac, elle ne pouvait pas avouer qu’elle le voyait en se noyant dans sa baignoire, et qu’elle le recherchait activement, mais qu’elle n’avait aucun résultat. Elle valida son message et attendit. Cinq minutes, dix minutes, trois vues, sept vues, et pas une réponse encore. Elle se mit en quête de quelque chose à faire en attendant mais ne trouva rien. Abby s’allongea sur son lit et s’endormit malgré elle. L’adolescente se réveilla en sursaut en plein milieu de la nuit. La maison était calme, tout le monde dormait. Elle se tapa doucement la tête, elle qui ne voulait surtout pas s’endormir ! Elle s’approcha de son ordinateur encore allumé et rafraichit la page. Vingt deux vues, une réponse. Selon ses informations de profil, l’internaute était un homme, et au vu de son message, il n’était pas tout jeune. Sa réponse était courte et allait droit au but : il n’y avait pas de tel lac dans la région. La seule chose que lui évoquait cette description était un tableau exposé dans une petite galerie d’art. Le message était accompagné d’une photo dudit tableau, elle la regarda attentivement. Abby sentit ses poils se relever, cette peinture lui faisait de l’effet, il y avait quelque chose en elle qui l’interpellait. Cette galerie, elle était justement dans sa ville, près de son ancien lycée. Abby décida d’y faire un tour, mais pour l’heure, elle devait dormir. Sans même remercier l’inconnu, elle éteignit son ordinateur et retourna se coucher.
Abby fut la première levée, chose qui n’était pas arrivée depuis bien longtemps. Elle prit un petit déjeuner rapide, et s’en alla sans plus attendre. Elle arriva devant la porte de la galerie, le store était baissé. Elle avait été trop impatiente, la boutique n’ouvrirait pas avant une heure. La jeune fille s’installa alors contre le mur et attendit, la musique dans les oreilles. Des gens passaient en la regardant, elle, ne les voyait pas. Un bruit métallique filtra à travers ses écouteurs, le store se levait lentement. Une femme souriante l’accueillit et Abby commença sa visite. Elle arriva dans une salle blanche, il y a avait un tableau sur chaque mur et un banc au milieu. L’un d’eux retint son attention, elle s’en approcha et eut un choc. Un sentier de terre qui fendait une broussaille peu épaisse, menant à un petit lac au clair de lune. Tout en nuance de noir et blanc. Ce lieu ne lui était pas inconnu, elle le connaissait même très bien. Toutes les fois où elle avait marché sur ce sentier, toutes les fois où elle s’était baignée dans cette eau pure et cristalline, la lune pour seule compagnie. Tout était à sa place. Elle détailla chaque parcelle du chemin, les cailloux, les petites branches, les feuilles tout était là, comme dans son souvenir. L’eau était calme, elle l’attendait sagement, comme toujours. La lune qui était la seule source de lumière de ce paysage se reflétait délicatement sur cette surface lisse. Une unique chose la troublait : qui étaient ces deux personnages au bord de l’eau ? Que faisaient-ils ? Une main se posa sur son épaule, Abby, trop prise dans la contemplation de cette œuvre, ne prit pas la peine de se retourner pour voir son interlocutrice.
- C’est beau n’est-ce pas ?, l’interrogea l’inconnue. - Oui… J’ai tant cherché ce lieu… Où ce tableau a-t-il était peint ? Que représente-t-il ? - Nulle part… Ou bien personne ne le sait. Peut être même que personne ne veut le savoir. - Qui sont ces personnages ? Que-font-ils ? - Ne le vois-tu pas ou ne veux-tu pas le voir ? Peut-être que tu ne veux pas accepter ta réalité ? - Et l’auteur ? Quel-est-il ? - L’assassin.
A ces mots, Abby se retourna subitement et fit face à la personne qui lui parlait. C’était une femme, peut être la cinquantaine. Elle n’était pas belle mais pas moche non plus, juste banale. On ne distinguait pas ses vêtements, elle portait une sorte de cape noire informe avec une capuche. Ses yeux étaient vides, elle ne portait aucune expression sur le visage. La jeune fille était mal à l’aise mais ne pouvait s’empêcher de l’interroger.
- Que voulez-vous dire ? - Tu étais si belle… Tes cheveux qui ondulaient au rythme de l’eau qui remuait grâce à tes battements de bras…, avoua l’ombre en caressant les cheveux d’Abby - Ce que vous dites n’a aucun sens… - C’est ton monde qui n’a aucun sens ! Il n’est pas réel et n’existe que pour toi, bientôt, il disparaitra avec toi, encore une fois…
Abby, dans l’incompréhension totale se dirigea vers le banc pour s’y laisser tomber. Son cerveau était en ébullition au point que le monde autour d’elle semblait s’effacer. Que signifiait tout cela ? Un monde qui n’existe que pour elle… Elle voulu poser une dernière question à la femme mais quand elle releva la tête, cette dernière avait disparu. L’adolescente était remontée par cette rencontre, la colère bouillait en elle. La découverte de ce tableau aurait dû lui offrir tant de réponses, et elle avait maintenant plus d’interrogations que jamais. Elle détestait être dans l’incompréhension. Et la vérité qui s’imposait à elle l’enrageait bien plus encore ! La jeune fille se mordit la lèvre pour se retenir de crier, elle mordit si fort que du sang coula sur son menton. Elle ne s’en préoccupa pas, elle n’en ressentait même pas la douleur. Elle devait se détendre… Inspirer calmement, expirer lentement. Un bain, elle avait besoin d’un bon bain bien chaud ! Abby se releva d’une traite et partit en courant en direction de son appartement.
La porte d’entrée s’ouvrit dans un fracas. Elle se dirigea vers la salle de bain sans même saluer son père qui buvait un café noir. La porte de la salle de bain se ferma à clef et l’ado fit couler l’eau dans la baignoire. Elle jeta un coup d’œil dans le miroir, la colère avait empourprée ses joues, son visage n’avait pas été aussi coloré depuis bien longtemps. Abby se déshabilla, ferma le robinet et entra dans l’eau. Sans plus attendre, elle immergea sa tête après une grande inspiration et la douce lumière de la salle de bain fit place au noir le plus total. L’air était plus frais qu’à l’accoutumé, un frisson lui parcouru le dos. Elle entendit le roulement de l’eau qui l’appelait au bout du sentier. L’adolescente se mit en marche d’un pas hésitant bien qu’elle connaissait ce chemin par cœur et que, pas une pierre, pas le plus petit branchage n’ait bougé. Chaque grain de poussière était à sa place, pourtant quelque chose était différent. Elle était différente. Ne voulant prêter attention aux signaux d’alarmes que son corps envoyait, elle avança. Elle avait fait ça de nombreuses fois, la première fois aussi avait été inquiétante, tout cela n’était qu’une réaction normale de son corps. La broussaille se dégagea, Abby y voyait enfin. Le clair de lune se reflétait toujours sur la surface limpide de l’eau. Abby comprit pourquoi elle était différente, elle était nue. C’était la première fois qu’elle l’était ici, mais cela ne changea rien pour elle, après tout, ce n’était qu’un souvenir… L’adolescente entra lentement dans l’eau. Ses pieds, ses jambes, ses épaules, elle fut rapidement à la limite d’avoir pied. Comme à son habitude, elle prit une grande inspiration et se jeta le plus loin possible. Ses cheveux flottèrent quelques instants dans les airs puis se posèrent délicatement sur la surface lisse de l’eau. Son visage était déjà immergé, et quelques minuscules bulles remontaient le long de ses joues. Le tambourinement de son cœur commença à résonner à ses oreilles, il n’était pas aussi doux et régulier qu’elle l’aurait voulu. Il s’accélérait et ralentissait de façon totalement désordonnée, sa musique n’avait jamais été aussi chaotique. L’eau devint, en un instant, si froide que ses poils se hérissèrent subitement. Tout son corps se contracta pour tenter de lutter contre la fraicheur nouvelle qui l’entourait. Abby était terriblement mal à l’aise, elle avait peur. Il n’y avait pourtant aucune forme d’hostilité dans ces ténèbres. Ou bien peut être ne la voyait-elle pas ? Ses muscles se paralysèrent plus tôt que d’habitude et une douleur aiguë l’a prise dans le mollet. Elle se tordit de douleur et ouvrit les yeux pour entreprendre une remontée. Le visage tournée vers la surface, elle ne vit que l’obscurité. Elle n’avait pourtant pas coulé au fond du lac… Une masse encore plus noire sembla s’approcher d’elle. L’angoisse la faisait maintenant halluciner ! Son cerveau créait des images fictives pour stimuler son instinct de survie et la faire remonter à la surface. Et cela marchait, prise de panique, elle tenta d’activer ses bras mais ceux-ci ne répondirent pas. Ils ne bougeaient pas d’un poil. Sa terreur était totale. Les dernières bulles d’air s’échappèrent de sa bouche, elle ne les vit pas remonter, les ténèbres étaient bien trop denses. Ses lèvres s’entrouvrirent malgré elle pour laisser entrer l’air qu’il n’y avait pas. L’eau glacée pénétra. Elle coula lentement dans sa gorge, si lentement qu’elle pouvait en suivre le cheminement. Lorsqu’elle arriva dans sa trachée, des spasmes secouèrent son corps dans le but de la faire tousser et recracher ce liquide indésirable. Mais l’eau ne cessait d’entrer et ses poumons furent rapidement noyés. Exténuée et ne pouvant plus lutter, Abby ferma les yeux et laissa son corps couler dans les ténèbres de son souvenir.
Dernière édition par NaNaOsakiSan le Jeu 31 Mar - 20:17, édité 3 fois |
| | | Chizu-San Posteur du dimanche
Messages : 37 Réputation : 0 Inscription : 23/11/2014 Age : 30
| Sujet: Re: No Name Ven 28 Nov - 21:14 | |
| J'aime bien ta façon d'écrire ^^, j'ai également hâte d'en apprendre plus sur cette nouvelle qui m'intrigue beaucoup !
J'ai repéré une petite faute de frappe ici : "Elle se laissa couler, ses poumons réclamant de l'air de l'obligeraient pas à remonter" -> ne l'obligeraient pas à remonter, non ? |
| | | NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: Re: No Name Ven 28 Nov - 21:22 | |
| Merci pour la faute de frappe !!! Je l'ai relu pleins de fois mais je l'ai même pas vu >.>
J'espère pouvoir la sortir bientôt =3 |
| | | Tilysa Sensei
Messages : 1598 Réputation : 9 Inscription : 10/11/2014 Age : 32 Localisation : La planète lointaine Humeur : Tu es heureux ? Y'a intérêt :D
| Sujet: Re: No Name Sam 29 Nov - 8:02 | |
| Vraiment sympathique. J'ai une hâte aussi, la suite ! J'imagine que ça va être une histoire avec une fillette. ^^ Enfin je dit sa comme ça hein ! J'essaye de deviner ! :p Et comme Chizu sa m'intrigue moi aussi !! |
| | | Atsuhiko Modérateur
Messages : 5994 Réputation : 26 Inscription : 28/04/2012 Age : 25 Localisation : Localisation à deux balles Humeur : Instable psychologiquement
| Sujet: Re: No Name Sam 29 Nov - 17:27 | |
| J'aime ! Tu as du talent, c'est moi qui te le dit. |
| | | Say' Disciple
Messages : 554 Réputation : 4 Inscription : 18/08/2014 Age : 24 Humeur : Fighting ~
| Sujet: Re: No Name Dim 30 Nov - 18:45 | |
| UUh c'est trop bien *^* J'adore, je veux la suite ! (je ne sais pas faire de commentaires constructifs...) |
| | | NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: Re: No Name Dim 30 Nov - 20:15 | |
| Merci ça fait vraiment plaisir, j'essaierais de la finir au plus tôt o/ |
| | | NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: Re: No Name Sam 16 Jan - 22:38 | |
| Et voilà ! Après un mois et demi d'attente, la nouvelle que vous attendiez tous est enfin là !
J'ai mis un édit que je vous prie de bien vouloir lire =D
J'espère qu'elle vous plaira o/ Bonne lecture ! |
| | | Stéréo Influant
Messages : 463 Réputation : 6 Inscription : 04/09/2015 Age : 25 Localisation : La tête dans le frigo Humeur : J'ai faiiim
| Sujet: Re: No Name Lun 7 Mar - 22:38 | |
| La première chose que j'ai envie de dire c'est...waw, c'est impressionnant à quel point tu arrives à nous donner l'impression que la noyade est quelque chose de "mystique" et de léger, tout en nous faisant comprendre que ce n'est pas forcément une bonne chose, enfin c'est dur à expliquer x) J'ai tout adoré du début jusqu’à la fin, surtout le voile de mystère qui reste tout au long et qui nous pousse à nous poser des questions, comme qui était cette femme, était-elle réelle ou non, mais personnellement je trouve que ces quelques questions rajoutent encore plus de charme o/
Enfin voilà, j'espère vraiment que tu réécriras des histoires du même genre! |
| | | NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: Re: No Name Jeu 31 Mar - 19:45 | |
| D: Ton message s'était jamais affiché !
Désolée du temps de réponse du coup >.<'
Alors merci beaucoup pour ton commentaire, ça fait super plaisir ! Pour le côté mystique et léger de la noyade, je voulais juste montrer ce qu'elle ressentait mais c'est peut être ce qu'il en ressort du coup =o En tout cas, je prends ça comme un point positif o/ Bref, je suis contente que ça t’aies plu !
Mais j'ai toujours pas d'idée de nom T.T |
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| Sujet: Re: No Name | |
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