Il était une fois, sur le forum, un membre qui floodait sans raison apparente, lorsqu'un jour...
nana : « je vais te bannir du forum »
fin

Qu'est-ce que la peur ?
Est-ce quelque chose de tangible, ou une idée abstraite ? Mais dans ce dernier cas, si c'est quelque chose issu de notre esprit, comment se fait-il qu'on puisse en ressentir les effets physiquement ? Est-ce que la peur peut être mesurée, quantifiée, qualifiée ?
Est-ce que la peur est réellement la peur ?
Comment sait-on qu'on a vraiment peur, et que ce 'est pas juste qu'une frayeur passagère, une phobie sans fondement, un coup de sang, ou une simple plaisanterie ?

Pour Sarah, la peur ne se résumait à rien. La peur était juste là, tout comme la joie, la tristesse, la colère, et tant d'autres émotions que l'être humain puisse ressentir. Pourtant, il était nécessaire de préciser que la véritable peur, était quelque chose de son fort, qu'il fallait l'avoir vécue pour la connaître, savoir la décrire, la raconter.
Et pour la raconter, rien de mieux qu'une histoire...

Sarah venait d'emménager dans son appartement, loin de sa famille, pour des études de droit. Elle était à plus d'une heure de route de sa famille. Cela lui faisait un pincement au cœur, car jusque là, elle n'avait jamais réellement été séparée de ses parents, et être à présent seule dans une grande ville était un peu effrayant. Elle avait peur de faire de mauvaises rencontres, mais aussi peur de ne pas se faire d'amies. C'était très dur de se faire des amies, surtout quand on arrive de si loin, et qu'on ne connaît personne... Surtout qu'elle était dans une résidence étudiante, et que tout le monde ne parlait pas forcément français. Elle entendait parfois deux allemandes blondes parler entre elles et rigoler, et aussi un brésilien faire sa cuisine en chantant. Même avec sa fenêtre fermée, on pouvait l'entendre, lui et ses ustensiles de cuisine s'entrechoquant. Un de ses voisins, un jeune homme, sortait régulièrement de gros sacs poubelles de chez lui. Elle l'avait déjà surnommé le crasseux, car il ne faisait pas propre sur lui, et la puanteur venant de ses poubelles était hors du commun, pour peu qu'on parle d'un étalonnage des senteurs de poubelles du quartier.
Il y avait aussi les vieilles gardiennes, qui arrosaient leurs plantes vertes tous les jours, et Sarah se demandait comment elles faisaient pour ne pas les noyer ni les faire mourir au bout de deux à trois jours... C'est vrai que Sarah n'avait pas la main verte. Loin de là.
Enfin, il y avait un type un peu louche, un peu vieux, peut-être la trentaine, avec un petit chien ressemblant à un yorkshire. Il passait régulièrement dans toute la résidence, et aussi dans l'université. Elle l'avait surnommé le type louche au clebs... Mais ce n'était pas tellement un surnom.

Le lendemain de son arrivée, Sarah eut une mauvaise surprise.
Son appartement était inondé. Une conduite d'eau avait sauté dans le mur vétuste, et l'eau s'était infiltrée partout. Un désastre. Elle perdit la moitié de ses affaires de cours, ses vêtements furent trempés, et son ordinateur noyé.
La direction de la résidence envoya rapidement des techniciens sur place, et la chambre comme la conduite furent rapidement remises en état. Si tant est que deux semaines soit un délai rapide. Elle fut logée à un hôtel de proximité pendant les travaux car la résidence était pleine à craquer, puis put enfin réintégrer son appartement. Pendant ces deux semaines, elle avait réussi à se faire quelques amies, et elles avaient plaisanté à propos du vieil homme louche et de son chien. Du genre « il est répugnant », ou encore « c'est sûrement un sdf », ou enfin « c'est peut-être un vieil obsédé ». Tout cela dit sur le ton de la plaisanterie.
Bien sûr, parmi les filles, peut-être que certaines pensaient vraiment ce qu'elles disaient. Peut-être pas. Toujours est-il que les plaisanteries les plus courtes ne sont parfois pas les meilleures.
Le sujet de discussion revint de temps en temps, sans que finalement, cela ait une grande importance sur la vie de chacune. Mais une nuit, Sarah décida d'inviter les filles chez elle.
Sa famille lui manquait, et être tout le temps seule n'était pas vraiment agréable...
Les quatre filles se retrouvèrent donc dans le petit appartement de vingt mètres carrés, qui était situé à proximité de la départementale, à regarder une série de films de sorciers. Puis vint la fin de la soirée. Les trois amies partirent pour rentrer chez elles, et Sarah alla se coucher sans ranger. Elle était fatiguée, et ferait ça demain, vu que c'était le weekend, et qu'elle n'aurait pas cours avant mardi.
Elle pris sa douche, contente de voir que la tuyauterie ne sautait plus comme au début de l'année, et savoura l'eau chaude réchauffant son corps, avant de se mettre en pyjama et d'aller se coucher.

Elle se réveilla en sursaut à deux heures du matin. Quelque chose avait violemment heurté le mur de son appartement. Tellement violemment, que toute la pièce avait tremblé. Encore sous le choc, le cœur battant la chamade, elle se leva avec précaution et après avoir mis une veste et pris son portable pour éclairer son chemin, sortit dehors, sa main tremblante poussant la porte.
Rien.
Mais alors rien. Il n'y avait personne dehors, et en faisant le tour de son appartement et du mur de la  résidence, ne vit absolument rien. Son cœur se calmant un peu, elle eut la gorge serrée. Elle n'aimait pas être dehors si tard et toute seule, surtout avec le vieux pervers au chien dans le coin.
Elle se précipita à l'intérieur et verrouilla sa porte, puis après avoir fait le tour de l'appartement, et avoir vérifié que tout était fermé, elle alla se recoucher, se pelotonnant dans ses couvertures. Elle ne savait pas ce que c'était. Peut-être qu'elle avait rêvé, après tout. Elle avait probablement rêvé de l'impact, puis en se réveillant, avait mélangé les infos. L'effet de déjà vu, ou quelque chose comme ça... Apaisée, elle se rendormit.

3h21.
Sarah rouvrit les yeux.
Quelque chose grattait à sa porte. C'était peut-être un des chats du voisinage. Elle les voyait sans arrêt aller et venir, libres de leurs mouvements. Elle alla vérifier par le judas de sa porte, puis alla se recoucher. Mais elle entendit encore gratter, et n'y prêta plus attention.

3h25.
Ah, elle n'arrivait pas à fermer l’œil. Le grattement à la porte n'avait pas cessé.  Ce chat commençait à l'énerver. Enroulée dans un plaid, elle alla ouvrir subitement la porte, afin de lui faire peur, et de le faire s'enfuir. Et une fois la porte ouverte, plus rien. Enfin, le chat avait déguerpi. Elle allait pouvoir dormir.

4h05.
Cette fois, Sarah ne se réveilla pas subitement. Au départ, c'était une mauvaise impression, une sensation inconfortable. Il y avait une mauvaise odeur dans l'appartement.
Au début, elle pensa aux poubelles du crasseux. Il n'avait tout de même pas osé mettre des poubelles près de chez elle ?
Elle se leva et immédiatement, la mauvaise odeur s'intensifia. Elle s'intensifia en quelque chose de putride, et de brûlé. Quelque chose brûlait, mais il n'y avait pas d'alarme incendie dans le bâtiment. Peut-être que quelqu'un avait voulu cuisiner et avait fait brûler sa viande.
Comme pour répondre à sa supposition, l'odeur s'intensifia en odeur de viande brûlée. Puis... En odeur de chair brûlée.
Le cœur battant rapidement, le regard affolé, Sarah se demanda d'où pouvait venir l'odeur. Elle sortit en trombe de son appartement, pour tenter de sentir d'où venait l'odeur, mais...
Elle fut prise d'un désarroi soudain, d'une incompréhension totale.
Au dehors, l'air était frais, et agréable, bien que froid, en réalité. L'odeur s'était volatilisée.

Encore troublée de cette découverte, elle rentra à tâtons dans son appartement, pour être prise de hauts le cœur. L'odeur était à l'intérieur de son appartement, encore plus intense, à tel point qu'elle lui donnait la nausée. Elle aurait pu vomir, si ce n'était pour l'odeur à l'intérieur se volatilisant d'un coup, après quelques secondes.
Son cœur battait encore fort. Elle ne voulait pas rester dans son appartement, mais sortir était également hors de question, avec les gens pouvant la surprendre au dehors.
Elle fit donc le choix le plus logique. Elle se remit dans son lit, et se cacha sous sa couverture.
Elle eut la nausée, mais finit par se rendormir à cause de la fatigue.

5h00
Le grattement à la porte recommença, réveillant Sarah. De même que la légère odeur de brûlé. Juste après son réveil. Il y eut encore un violent impact sur le mur de sa chambre, le mur où était adossé son lit, et le tout trembla avec force.
Ses nerfs lâchèrent. Elle allait sortir et appeler ses parents. Tant pis pour ses études. Tant pis pour ses amies. Tant pis pour tout. Elle ne voulait pas reste une seconde de plus ici.
Elle s'habilla en vitesse, fit son sac, et pris son téléphone à la main. Elle se fichait de laisser des affaires derrière elle. Mais si cet appartement était... Etait hanté ou autre, elle ne resterait pas une seconde de plus ici.
Elle se précipita à la porte d'entrée et l'ouvrit.
Et juste devant elle, une silhouette noire, avec deux grands yeux la fixant intensément.
Le lendemain, le crasseux sortit deux grands sacs poubelles desquels s'échappait une odeur de viande froide.

Pour le grattement, on peut facilement imaginer que c'est le voisin crasseux mais par exemple, pour l'odeur de chair brûlée, ça manque de quelque chose qui nous dit d'où ça vient. Perso, avant de lire la fin, j'imaginais quelque "revivait" un événement qui s'était passé dans son appart' peut être un incendie meurtrier... Mais avec la fin, je ne voit pas pourquoi cette odeur de chair brulée ê.e Pareil pour l'impact violent qui aurait peut être mérité quelques détails en plus...