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NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: L'Ile des Poupées Ven 9 Oct - 23:08 | |
| C'est ma participation pour l'Event d'Halloween (2015). Je voulais pas qu'elle se perde dans les méandres du forum, et je pense qu'elle a sa place ici donc voilà ! J'avais peur ne pas avoir d'inspiration, mais au final, je me suis souvenue d'une vidéo d'Axolot que j'avais vu concernant des îles étranges et celle là m'avait bien plu donc c'était pour moi l'occasion de faire cette nouvelle que j'avais un peu en tête '^' - L'Ile des Poupées:
L’Ile des PoupéesPhineas était en mer depuis de nombreuses heures. Le temps devait être propice à son activité, alors il s’était levé très tôt pour maximiser ses chances de prise. Le pêcheur testait un nouveau coin dont lui avait parlé un ami, soi-disant qu’il devait y faire sa pêche de la semaine, pourtant, il n’avait encore rien eu et son derrière lui faisait un mal de chien. Il avait assez attendu, Phin décida de relever les filets et les trois cannes qu’il pouvait emporter dans son doris pour repartir sur son lieu de prédilection. Il était calme et il possédait une belle vu sur la falaise, il n’était pas comme ce coin dans lequel on ne voyait que de l’eau à perte de vue… d’un ennui total. Premier filet : vide comme il s’y attendait. Le deuxième n’apporta rien de plus que quelques algues qui s’étaient coincées dedans. Quant aux cannes, les appâts n’avaient pas bougé d’un cil. Eh bien, il était temps de partir ! Phineas commençait à remettre son moteur à l’eau quand un coup de vent le fit dangereusement basculer. Le temps commençait à se gâter et la mer s’agitait, avec un peu de chance, ça ramènerait du poisson vers la côte. Deuxième bourrasque, le pêcheur releva la tête vers le ciel, des sombres nuages s’approchaient redoutablement vers lui. Une tempête n’était pas prévue au programme, mais on ne peut jamais savoir à quoi s’attendre en mer. Finalement, il allait peut être rentrer au bercail.
Paré à partir, Phin alluma le moteur, fit tourner l’embarcation, destination la plage. Le remous des vagues ralentissait son retour, il espérait rejoindre le rivage avant que la tempête n’éclate. Le moteur lâcha un râle sourd et le bateau se stoppa. Pourquoi ce genre de chose arrivait toujours au mauvais moment ? La pluie commença à tomber, ses vêtements furent rapidement trempés. De la lumière et un coup de tonnerre le fit sursauter. Impossible de réparer le moteur maintenant, la plage était en vue, il sortit les rames, ça lui ferait les bras. Le pêcheur commença à pagayer mais il ne bougeait pas d’un poil. Les vagues le repoussaient inévitablement vers le large. La tempête s’intensifia, des bourrasques de vents à faire chavirer le navire, des éclairs qui tapait si proche de lui, une averse si forte qu’il avait maintenant les pieds dans pas moins de cinq centimètres d’eau. De sa vie de marin, il n’avait jamais rien vu de tel, un orage si puissant qui était arrivé si vite, Phineas n’en revenait pas. Pour dire vrai, il commençait même à paniquer. Une énorme vague manqua de retourner son doris. Il avait depuis longtemps lâché ses rames pour s’accrocher fermement au bateau, il savait pertinemment qu’il ne pouvait rien faire dans ces situations, et c’est bien ce qui le faisait paniquer. Phin était à la merci de l’océan, il devrait encaisser toute sa colère et tenir bon jusqu’à ce qu’elle s’apaise. Une vague accompagnée d’une énorme bourrasque firent chavirer le navire. La tête sous l’eau, il s’empressa de remonter pour prendre son souffle. Le sel lui brulait les yeux, il n’y voyait rien. Il tentait de garder tant bien que mal la tête à la surface mais dans une mer aussi agitée, ses membres s’épuiseraient rapidement. L’eau entrait dans sa bouche, sa respiration était saccadée et gênée par le liquide qui tentait d’envahir ses poumons. Son cœur battait la chamade, envoyant le sang toujours plus vite dans ses muscles. Il avait aperçu son bateau et nageait tant bien que mal vers lui. Une corde en dépassait, il l’attrapa et s’y accrocha fermement. Le pêcheur ne parvenait pas à remonter, à cause de la pluie le bois était bien trop glissant. Il finit par accrocher la corde autour de sa taille, le plus serré possible, de sorte à ce qu’elle le retienne mieux à la surface de l’eau. Ses jambes s’épuisaient, il parvenait de moins en moins à nager. Une gigantesque houle s’approchait de lui. Elle allait retourner son bateau et l’emporter dans les profondeurs de l’océan. Alors sa vie se finirait ainsi ? Il allait mourir noyé ? Il ne voulait pas que la mer le prenne, il n’avait jamais voulu ça. Ses larmes coulaient sur ses joues, se mêlant aux gouttes de pluie qui maculées son visage. Elles se mélangeaient à cette eau tumultueuse qui allait prendre sa vie. La vague était là. La tête sous l’eau, Phineas perdit connaissance.
Le soleil allait à la rencontre de l’horizon lorsque Phin ouvrit les yeux, il faisait encore jour mais plus pour longtemps. Il n’était pas mort. Une plage de sable fin l’avait recueillit en son sein et l’avait protégé. Il se releva lentement face à la mer et dégagea ses cheveux qui lui collaient au visage. Ses vêtements trempés, pleins de sel et de sable le grattaient. Il avait toujours la corde attachée à la taille qui le reliait à son bateau un peu plus loin. Elle n’avait pas cédé, c’était un miracle. La surface de l’eau était maintenant lisse et l’incitait à partir. Phineas s’approcha du navire, il était dans un sale état : vide, il avait perdu son gagne pain, ses outils et ses rames. Les bancs du doris étaient fracassés et des pointes de bois n’attendaient qu’une paire de fesse à transpercer. Il faudrait qu’il les découpe pour ne pas se blesser… La coque présentait quelques perforations mais rien d’irrattrapable. Conclusion : il ne pouvait pas repartir dans l’immédiat, il lui faudrait réparer son moteur en priorité, colmater les trous de la coque et surtout, il avait faim. Le pêcheur se mit à rire, il venait d’échapper à la mort et tout ce à quoi il pensait était son estomac ! Il se décida enfin à se retourner pour examiner l’île sur laquelle il avait atterri et, éventuellement, partir à la recherche de nourriture. Il détacha la corde puis pivota lentement et fit face à un spectacle des plus surprenants…
Une barrière de fortune faite de fines branches et de fils de fer rouillés séparait la plage d’une forêt peu dense. Son objectif devait être de faire séparation, non pas de bloquer le passage, n’importe quel enfant aurait pu la passer. Mais ce qu’il y avait dessus aurait dissuadé l’adulte le plus courageux de la franchir. Des poupées, toutes sortes de poupées décoraient cette construction. Des têtes plantées au bout des piques, des poupons au corps de mousse pendus dans les branchages, des poupées en plastique dénudées sans bras cloués sur les troncs… Des dizaines de jouets crasseux le regardaient. Leurs petits yeux de plastiques luisaient dans le soleil couchant. Un sentiment de malaise montait en lui. Phin n’était pas le moins du monde rassuré par ce spectacle qui lui donnait encore plus envie de partir d’ici. Il avança de quelques pas, la lumière qui déclinait ne l’aiderait pas à trouver un chemin parmi ces cadavres de pantin mais il fallait qu’il trouve ce dont il avait besoin pour rentrer chez lui. Un chemin tortueux l’invitait à pénétrer cette forêt malsaine. Il était encadré par deux arbres qui portaient chacun une poupée jumelle. Les petites billes bleues en guide d’yeux ressortaient grâce à la terre sombre qui s’était incrustée autour, leur cheveux blonds étaient emmêlés et décorés de broussailles et elles portaient une petite robe blanche déchirée couvrant à peine leur corps mutilé. L’une d’elle avait perdu son bras droit et sa jambe gauche, pour l’autre c’était l’exact opposé. Phineas passa lentement entre elles tout en les dévisageant, il redoutait qu’elles ne se réveillent et lui sautent au cou pour l’étrangler. Une fois ces deux arbres passés, il se retrouva dans l’obscurité la plus total, comme si le soleil s’était soudainement couché, sans prendre le temps de faire jouer ses couleurs sur l’eau et l’horizon. Phin sortit de sa poche un vieux briquet qu’il tenta d’allumer. L’eau l’avait noyé mais après de nombreux efforts, la petite flamme s’alluma enfin. Chaque tronc qui bordait le passage sinueux portait une poupée différente. L’une, petite, était décapitée, l’autre portait un maquillage des plus horribles, masquant la totalité de sa figure, la nudité d’une autre encore laissait entrevoir la mousse de son corps qui sortait de ses entrailles. Elles étaient toutes plus effrayantes les unes que les autres. L’ombre que sa petite lumière créait rendait l’ambiance d’autant plus morbide. Elle jouait sur les figures des petits corps inanimés qui paraissaient esquisser un sourire diabolique.
Un bruit de feuillage le fit se retourner en sursautant. Sa flamme était bien trop peu puissante pour qu’il repère l’origine de ce son. Alarmé Phineas sortit le canif qui l’accompagnait toujours dans ses aventures. Il déplia la lame qu’il brandissait devant lui, prêt à planter n’importe quel individu qui s’attaquerait à lui. Un nouveau bruit de buisson le fit se retourner vivement. Les yeux plissés, il cherchait du regard la moindre ombre qu’il pourrait identifier. Il aperçut une silhouette sur le bord du chemin. Son contour était incertain, elle se mêlait à l’obscurité ambiante. Il approcha lentement sa flamme pour mieux y voir. Il pu distinguer la forme d’une petite tête posée sur un long corps. Ses yeux suivaient les lignes floues. Sur un côté, deux appendices dépassaient du crâne, donnant à la Chose un je-ne-sais-quoi de terrifiant. Il remarqua qu’elle n’avait pas de pied. Comment se déplaçait-elle aussi vite ? L’imagination de Phin s’activa et dévoila à ses yeux une créature horrifique prête à lui dévorer le cerveau. La Chose bougea et Phineas, dans un élan de courage lui somma de ne pas s’approcher. Elle ne l’écouta pas. Lentement, elle s’avança, la lueur révéla alors toute la monstruosité de la chose. Ses petits yeux brillant à la flamme, ses moustaches qui frémissaient sur ses babines et ses deux grandes dents qui ne cherchaient qu’à se planter dans un peu de nourriture… Le lièvre, constatant que l’humain n’avait rien pour lui, repartit furtivement dans la forêt. Le pêcheur lâcha un soupir de soulagement. Cette ambiance insalubre le mettait à fleur de peau. Voilà qu’un rongeur l’effrayait ! Les nombreuses poupées accrochées avaient regardé le spectacle d’un œil moqueur. « Ah ça vous fait rire ça hein ?! » avait-il crié à leur attention. La tension enfin retombée, Phin reprit sa route.
Quelques minutes de marche plus tard, Phineas arriva devant une minuscule cabane qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à la sienne. De nouveau une barrière de fortune la séparait de la forêt alentour. De nouveau, des poupons l’accueillaient chaleureusement. Leurs sourires mesquins lui souhaitaient la bienvenue, il passa le portail en les ignorants. Le pêcheur appela : « Y a quelqu’un ?! J’ai besoin d’aide. », mais aucune réponse. Il priait pour que quelqu’un réponde, il n’en pouvait plus de tous ces regards morts sur lui seul. Il avança d’un pas et réitéra son appel. Toujours rien. Le cabanon était en piteux état, il semblait abandonné. Combien de temps devrait-il encore supporter cette solitude entourée des centaines de poupées qui le dévisageaient continuellement ? Toujours son couteau dans une main et son briquet dans l’autre, il se confronta à un problème en arrivant devant la porte décharnée : la sécurité du couteau ou la douceur de la lumière ? Son couteau ne lui servirait à rien s’il n’y voyait pas, il le rangea. De sa main libre, il poussa la porte qui, malgré son état, ne céda pas. Il l’enfonça alors d’un coup de pied et elle s’ouvrit d’un grand fracas. Ce grabuge avait secoué des années de poussières et de terres accumulées qui sortirent d’un nuage épais. Phin se mit à tousser, respirer cet air pollué était mauvais. Sa vision fut également interrompue le temps que cette fumée retombe. L’homme entra enfin dans la demeure de fortune. L’air était lourd, humide et putride. Les planches de bois des murs, du sol et du plafond étaient rongées par la moisissure, dans les coins s’entassaient des fruits pourris qui emplissait l’atmosphère du parfum accueillant de la putréfaction. Tout y était pour se sentir comme chez soi ! Phin comprit rapidement que personne n’était venu ici depuis un certain moment. Il pénétra tout de même l’unique pièce prudemment, il ne savait pas quelles bestioles venimeuses aurait pu élire domicile ici. Il fit rapidement le tour, ne voyant rien de vraiment dangereux puis entreprit de fouiller les quelques placards qui étaient encore debout. Il avait aperçu en entrant une bougie sur une petite table, la flamme de son briquet commençant à lui bruler le pouce, il décida d’aller la querir. Le pêcheur lâcha alors le bouton qui activait l’arrivée de gaz, la flamme s’éteignit et l’obscurité revint. Ses yeux s’habituèrent quelque peu à la pénombre, la lumière de la Lune parvenant également jusqu’à lui par la porte ouverte, il pu avancer jusqu’à la table. Alors qu’il arrivait à sa hauteur, un craquement se fit entendre, une planche céda sous un de ses pieds et Phineas chuta. Lors de son écroulement, il avait lâché son briquet pour amortir l’atterrissage qui en avait profité pour rouler sous un des meubles. De sa jambe coincée, il senti quelque chose qui lui enserrait la cheville. C’était fin et froid. Pris de panique, Phin secoua sa jambe dans tout les sens, espérant faire lâcher prise ce qui le retenait. Son sang s’était glacé et les poils de sa peau hérissés. A chaque mouvement de son pied, un craquement se faisait entendre, intensifiant son épouvante. Il parvint finalement à dégager sa jambe et remonta avec lui le squelette d’un torse humain. Terrifié à la vue des os, il arracha le morceau de tissu décomposé dans lequel sa cheville était prise, et recula d’un bond. Sans plus de réflexion, il se jeta sur la bougie, récupéra son briquet et alluma la chandelle. L’action s’était déroulée très rapidement, tout n’avait été que réflexe. La lueur de la bougie rassura un peu l’homme tendu. Une fois le stress diminué, sa surprenante découverte attisa sa curiosité. A quatre pattes, il s’approcha de l’ossature. Elle était toute petite, pas le corps d’un adulte. Les os était si fins, si fragiles. Il n’y avait pas un brin de chair dessus, cela devait faire de nombreuses années qu’il était là-dessous… Phineas tenta un regard dans le trou d’où il avait exhumé le corps, le reste du squelette était là. Mal à l’aise, il décida de vite fouiller les placards et de partir, il ne voulait pas voir plus longtemps ce cadavre décomposé.
C’est en gardant un œil sur la carcasse qu’il ouvrit les placards un à un. Il y trouva beaucoup de nourriture pourrie mais également quelques boites de conserves. Pas d’outils, mais au moins, il avait de quoi manger ! Phin se rendit compte qu’il n’avait pas de sac pour transporter ses trouvailles. Il retira son tee-shirt et fit un nœud en bas avant d’y entasser les quelques boites de fer. Enfin, il noua les manches longues autour de son cou, son trésor bien calé dans le dos. Phineas jeta un œil par une fenêtre et aperçu un deuxième cabanon, plus petit. Il sortit et se dirigea sur lui. Devant, il se dit qu’elle ressemblait beaucoup à une toilette turque et hésita même à l’ouvrir. Il prit son courage à deux mains et tira la poignée. Cette fois-ci, aucune vague de fumé ne s’échappa, aucune odeur putride n’envahit ses narines. Il approcha la flamme de sa bougie et discerna le Saint-Graal. Il y avait là tournevis, marteaux et morceaux de planche, tout ce qu’il lui fallait pour réparer son embarcation ! C’est le cœur en joie qu’il ramena son sac de fortune sur l’avant pour y mettre les outils dont il aurait besoin. Le bruissement dans son dos ne sembla pas l’atteindre. Un bourdonnement sourd, qui s’amplifiait de plus en plus, qui s’approchait de lui. Phin sentit une toison lui frôler la jambe. Le lièvre s’approchait bien prêt cette fois. Puis un grattement sur sa peau, un grattement qui se faisait insistant. Alors qu’il rangeait le dernier tournevis, l’homme, intrigué baissa les yeux et ne vit pas un animal à ses pieds. Un petit corps de plastique dénudée lui griffait la jambe, espérant le blesser. Ses yeux de verres lui lançaient des flammes, son sourire était pervers, elle ne lui voulait pas du bien. Phineas lâcha un cri de surprise et d’horreur avant de la shooter. La poupée vola au loin et atterri face contre terre. Insensible à la douleur, elle se releva et revint vers l’homme. Terrorisé, le pêcheur attrapa les planches qu’il put et se mit à fuir en direction de la forêt. Sa course était diminuée par le poids de son sac. Il venait de finir de contourner le cabanon et le chemin vers la plage lui apparu. Une artère qui le conduisait directement dans les enfers ténébreux de la forêt, bloquée par une armée de poupées prête à se jeter sur lui. Phin s’immobilisa pour admirer le spectacle qui s’offrait à lui : des dizaines de poupées et poupons en tous genres, mutilés, qui l’attendaient, prêtes à lui sauter au cou pour le massacrer. Un petit bruit derrière lui, il se retourna et vit la poupée qui l’avait agressée s’avançant vers lui d’un pas chancelant, son rictus toujours collé à la figure. Les autres attendaient patiemment qu’elle le ramène vers elles. Il était bloqué. Enfin, elles le pensaient… Phineas devait réfléchir vite ou il ne partirait jamais de cette île. Sa décision fut rapide, son sang ne fit qu’un tour et malgré la mollesse de ses jambes, Phin se mit à courir. Il courait le plus vite qu’il le pouvait vers la forêt, il comptait sauter par-dessus la horde qui patientait et il lui fallait le maximum d’élan et de vitesse possible. La colonie ne bougea pas, impassible, elle était maintenant toute proche, Phineas s’élança. Il ne regarda pas les monstres qui passaient sous ses pieds, il aurait eu peur de retomber sur elles. Les poupées levèrent la tête pour le regarder passer, suivirent son saut du regard mais ne prirent pas la peine de se déplacer pour le bloquer. Il retomba finalement sur ses pieds de l’autre côté et reprit sa course. Il ne se retourna pas pour les regarder, voir si elles le suivaient. Les corps accrochés dans les arbres s’étaient aussi également animés. Les jouets plantés sur les troncs agitaient les bras et les jambes pour tenter de se détacher, les figurines pendues s’agitaient au bout de leur cordelette, elles lui attrapaient les cheveux, les vêtements, le sac et tiraient tout ce qu’elles pouvaient pour le ralentir, pour le blesser. Les créatures parvinrent à trouer son sac, un tout petit trou qu’il grandissait à cause des secousses de la course et du poids des conserves. La lumière de la Lune sur la plage, il y serait bientôt. Les boites de fer remuaient, une première tomba au sol. Surtout pas les outils, les outils ne devaient pas tomber.
Au bout du chemin, une petite silhouette l’attendait. Sa forme était confuse, elle n’avait pas l’air d’être une poupée mais plutôt un animal. Phin était maintenant assez proche pour la discerner entièrement. A sa vue, il stoppa net. Les poupées jumelles étaient debout devant lui. Bras dessus bras dessous pour se tenir debout, leurs petits yeux bleus le fixaient. Leur visage brillait d’une lueur néfaste. Il en avait la respiration coupée. Leurs têtes se tournèrent d’un même geste vers des côtés opposés, ses poils s’étaient hérissés d’instinct. Les jumelles semblaient vouloir le séduire. Ca lui donnait froid dans le dos mais il suait. C’était donc ça des sueurs froides ? Son cœur battait à la chamade, il allait exploser s’il continuait à les regarder. Paralysé par la peur, l’effroi, il n’arrivait plus à bouger ses jambes flageolantes. Un bourdonnement le ramena à la réalité. Sans se retourner, il savait ce qu’il se passait : l’armée s’était mise en marche. Maintenant qu’il était paralysé, elle venait le chercher. Le tambourinement régulier de leurs pas résonnait à ses oreilles, il imposait maintenant le rythme à son cœur. Il fallait qu’il se réveil, qu’il sorte sa torpeur, qu’il dégage de là, maintenant, avant qu’il ne soit trop tard ! Lentement, il se remit en marche, de plus en plus vite le sol défilait sous ses pieds, il passa à côté des poupées jumelles et se retourna tout en reculant. Il les vit pivoter d’une démarche spasmodique qui leur donnait quelque chose de réellement abominable. Leurs yeux roulèrent dans leurs orbites et les coins de leurs lèvres se retroussèrent en un sourire machiavélique qui inspirait la démence. Son armée derrière elles, les sœurs se mirent en marche vers lui boiteusement. Phineas ne pouvait en supporter d’avantage, il fallait qu’il parte où il serait encore absorbé par ce spectacle abominable. Il retourna donc rapidement vers son bateau, y lança son sac dans lequel il ne restait que deux conserves et les outils, puis ses planches et mit le navire à flot, sans prendre le temps de le réparer, il n’en avait plus le temps. La mer le ramènerait vers la côte s’il n’allait pas assez loin, alors, il nagea le plus possible en tirant son bateau. Lorsque ses membres le firent suffisamment souffrir pour qu’il remonte dans son doris, le soleil se levait derrière l’île qui n’était presque plus visible…
L’eau était bien montée dans l’embarcation qui tenait tout de même. Ecumer ne servirait à rien tant que les trous n’auraient pas été rebouchés. C’est en regardant méticuleusement où il posait son derrière que Phineas commença à clouer les planches qu’il avait récupérées sur l’île. Il rejeta ensuite l’eau à la mer et commença à s’occuper de son moteur. Il l’ouvrit, le trifouilla un peu, tenta de l’allumer, et rien. Il avait beau chercher, il ne savait pas d’où venait le problème. Le pêcheur réfléchit alors à quoi faire en mangeant une de ces boites de conserve. Un orage retentit, et de l’eau commença à tomber sur son visage. Il avait été tellement occupé par son moteur qu’il n’avait pas vu la tempête s’approcher dangereusement de lui. La mer recommença à s’agiter, son bateau tanguait. Sans même sans apercevoir, Phin avait accroché la corde autour de sa taille, il ne voulait plus être expulsé loin de son navire. La houle le secouait d’avant en arrière, et les arrêtes de bois de son banc fracassé s’approchaient pas à-coup de son corps. Il se mettait le plus loin possible de ces pics qui menaçaient son intégrité physique. Pourquoi ne s’en était-il pas occupé avant ? Dans le sifflement du vent, des ricanements lui parvenaient. Les nuages avaient la forme de petits visages diaboliques et les éclaires illuminaient leurs rictus insupportables. Etait-ce son imagination ou ces poupées s’étaient alliés avec la tempête pour l’envoyer en enfer ? Phineas, éreinté psychologiquement, ne pouvaient en supporter d’avantage, elles avaient gagnés. Pour ne pas subir ce spectacle, il ferma les yeux et balança son corps au rythme des vagues qui le malmenaient. Une puissante houle fit chavirer le navire et sa tête se cogna contre la coque. Il fut assommé.
Le lendemain, un homme se réveilla sur une plage. Sa tête le lançait, il dégagea ses cheveux collés à son front par du sang séché. Lorsqu’il réalisa qu’il n’était pas mort, Phin se releva d’un bond et chercha du regard son doris, il n’était pas là. La corde était coupée. Puis il se retourna et vit le petit port de pêche qui lui était si familier. Il était chez lui ! Après toutes ces épreuves il était de retour à la maison ! Il tomba à genoux et se mit à pleurer de joie. A travers ses larmes, il vit un homme courir vers lui. C’était son ami. Il emporta Phineas au bar du port, lui offrit une boisson pour le réchauffer et lui posa des questions sur son absence de plusieurs jours. Phin lui conta son histoire, les détails le faisaient encore frissonner bien qu’il soit maintenant en sécurité. Lorsqu’il lui parla des poupées, sa voix s’était faite plus faible, comme s’il avait peur que quelqu’un ne l’entende. A la fin de son aventure, son ami se recula et réfléchit. Avant d’être pêcheur, il avait été marin et il connaissait cette mer mieux que quiconque. Il lui affirma qu’il n’y avait aucune île abordable dans le coin et la première qui possédait un brin de forêt était bien trop loin pour que la tempête l’y ait emporté et n’avait jamais été habitée…
Ma nouvelle est donc inspirée d'une île qui existe réellement, connue sous le nom de l'île de poupées. Pour la petite histoire (que je vous conseille de lire après ma nouvelle !), un homme y vivait en ermite et a un jour retrouvé une enfant morte dans l'eau. Lui même qui avait eu des enfants auparavant a été profondément touché par cette découverte et a enterré la petite. Quelques jours plus tard, il a retrouver une poupée dans l'eau, persuadé que cette poupée lui avait appartenu et que l'âme de l'enfant s'était réincarnée dedans, il l'a suspendue à un arbre pour honorer son esprit. Comme l'esprit de l'enfant ne semblait pas s'apaiser, il a commencé à récupérer toutes les poupées qu'il trouvait dans l'eau, dans les poubelles ou que les gens du village où il aller échanger ses vivres ne voulaient plus pour les suspendre. C'est comme ça que l'île s'est retrouvé envahie de poupées. Il ne faisait pas de différence et prenait toutes les poupées, même les cassées, les poupées sans vêtement, etc. Puis quelques images pour vous montrer : - Images que je vous suggère de regarder après avoir lu ma nouvelle:
Je suis ouverte à toutes remarques et toutes critiques constructives !
Dernière édition par NaNaOsakiSan le Mar 13 Oct - 9:23, édité 3 fois |
| | | Atsuhiko Modérateur
Messages : 5994 Réputation : 26 Inscription : 28/04/2012 Age : 25 Localisation : Localisation à deux balles Humeur : Instable psychologiquement
| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Ven 9 Oct - 23:14 | |
| Jolie histoire =o (pour la réelle) En ce qui concerne la tienne, je t'ai déjà donné mon avis, je la trouve très bien. Libre à toi de me poser des questions en rapport à celle-ci si tu préfères que je détaille plus, je suis partant pour y répondre |
| | | NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Ven 9 Oct - 23:23 | |
| Je ne suis jamais contre des avis détaillés sur ce qui va et qui ne va pas, c'est ce qui nous fait progresser ;D Si t'as la motiv' fais toi plaisir =D |
| | | world Animateur
Messages : 3568 Réputation : 25 Inscription : 12/08/2013 Age : 25 Localisation : France, Paris Humeur : C'est fini les localisations à deux balles =.= ?
| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Dim 11 Oct - 21:15 | |
| Oh lol, moi je dois bientot éteindre mon pc donc pas le temps de lire mais sache que je connais déjà l'île au poupées, et que ça fait plaisir de voir que je suis pas le seul à aimer ce qui fait flipper O.O Rappelle moi de lire tout ça |
| | | NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Lun 12 Oct - 13:51 | |
| Ca ne m'étonne pas que tu la connaisses >.< |
| | | world Animateur
Messages : 3568 Réputation : 25 Inscription : 12/08/2013 Age : 25 Localisation : France, Paris Humeur : C'est fini les localisations à deux balles =.= ?
| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Lun 12 Oct - 21:56 | |
| Le sel ça brule pas les yeux immédiatement xD ça brûle surtout si tu regarde le soleil après (et aussi je sais pas pourquoi mais le texte est bloqué en italique O.O) - Nana a écrit:
- Il finit par accrocher la corde autour de sa taille,
J'ai pas compris où était l'autre bout de la corde (Ah non c'est dit plus loin, faut me comprendre je commente en temps réel xD) - Nana a écrit:
- des pointes de bois n’attendaient qu’une paire de fesse à transpercer
Énorme xD - Nana a écrit:
- Il retira ton tee-shirt et
Petite faute de frappe (et inutile de me demander où elle est, on maitrise tous le ctrl F) - Nana a écrit:
- Il approcha la flamme de sa bougie et discerna le Saint-Graal.
J'y ai trop cru mais non, c'était une expression xD En tout cas pour l'instant c'est vraiment prenant - Nana a écrit:
- il avait était marin
Ah petite erreur ici aussi Fini ! C'était vraiment super ! Juste un peu déçu du manque de description au tout tout début de l'histoire, une petite description, rapide, peut-être juste un adjectif, pour le pêcheur, parce que personnellement je m'imaginais vraiment un mec ballonné, après le passage de la course m'a contredit mais voilà Après c'est un rien du tout comme défaut, pour ma part je compte faire moins long |
| | | NaNaOsakiSan Légende
Messages : 7543 Réputation : 49 Inscription : 06/03/2012 Age : 30 Localisation : Partout et nul part Humeur : I see you...
| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Mar 13 Oct - 9:20 | |
| Alors pour l'italique, perso j'ai rien >.< Pour le sel, je sais pas vraiment, j'ai jamais ouvert les yeux sous l'eau à la mer -.- Je corrigerais ça quand j'aurais le temps. Et la corde, c'est la même dont je parle tout le temps xD J'ai fait plusieurs relectures mais c'est pas facile de voir ses propres fautes, merci, je vais corriger !
Pour la description du pêcheur, je n'en ai pas fait volontairement pour deux raisons : la première est que je voulais que tout le monde puisse s'identifier au personnage et je pense qui si je commence à dire qu'il a les cheveux courts ou long, qu'il est fin ou qu'il a de l'embonpoint, les gens s'identifieront plus ou moins; la deuxième est que je ne voulais pas faire quelque chose de trop long, "malheureusement" quand j'écris j'ai tendance à me lâcher sur ce point donc là, j'ai tenté de faire un peu plus court même si au final, c'est raté >.> (C'est quand même ma nouvelle la plus courte !) |
| | | Tilysa Sensei
Messages : 1598 Réputation : 9 Inscription : 10/11/2014 Age : 32 Localisation : La planète lointaine Humeur : Tu es heureux ? Y'a intérêt :D
| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Mar 13 Oct - 10:37 | |
| Vraiment sympathique ta petite histoire Nana ! Un mélange d'histoire de poupée vivante avec du mystère. Un peu comme le triangle des Bermudes avec l'île. J'ai beaucoup aimée ! Tu prévois une suite ? ^^
Pour l'histoire réel de l'île au poupée. J'avais regarder un reportage sur le paranormal je ne sais plus lequel et durant un moment il avait mentionner cette île. Je ne sais plus si c'étais au Mexique ou alors autre part. Mais elle existe réellement ça oui !
Maintenant que j'y pense c'est bientôt halloween et j'ai toujours pas encore fait d'histoire a faire peur... Bon et bien je vais m'y mettre maintenant ! J'ai une petite idée ! =D |
| | | NaNaOsakiSan Légende
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| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Mar 13 Oct - 23:08 | |
| Au Mexique c'est bien ça ! Yori m'a fait la même réflexion sur le triangle des Bermudes >.< C'est une nouvelle donc je ne prévois pas de suite non ^^'
Merci pour tes commentaires o/ |
| | | Atsuhiko Modérateur
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| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Mer 14 Oct - 13:16 | |
| C'est vrai que, c'est mon avis en tout cas, la majorité des nouvelles et c'est le cas pour celle-ci en particulier, sont bien meilleures sans suite. En tout cas peut-être qu'un jour j'aurai la volonté de donner un avis détaillé, en attendant eh bien, attendons ^^ |
| | | NaNaOsakiSan Légende
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| Sujet: Re: L'Ile des Poupées Mer 14 Oct - 13:56 | |
| - Atsu a écrit:
- en attendant eh bien, attendons ^^
Le mot de la fin xD C'est normal, les nouvelles sont écrites de telle sorte à ce qu'elle se suffise à elles même... ("Onan !") |
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| Sujet: Re: L'Ile des Poupées | |
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